L’innovation participative, un facteur de bien-être au travail

Publié le par MANEGERE TUNISIE

Le collaborateur dont les idées d’amélioration sont écoutées et encouragées en entreprise est plus heureux et plus motivé. 84 % des sondés se disent ainsi satisfaits selon l’enquête spécifique du cabinet Inergie en 2011. Toutefois, pour l’employeur, recueillir des suggestions exige de la méthode.

 

Boîte à idées, groupe de progrès, plate-forme collaborative, réunion de couloirs… Quel que soit le canal par lequel elles transitent, les idées des collaborateurs bourgeonnent dans les entreprises qui sont sensibilisées au sujet. Et celles-ci ont tout intérêt à les considérer de près, si l’on en croit la 2e édition de l’enquête sur l’innovation participative réalisée fin 2011 par le cabinet conseil Inergie pour l’association Innov’Acteur (1). Car dès que l’entreprise affiche l’innovation comme une priorité – c’est le cas pour les deux-tiers des répondants - tous les indicateurs de la satisfaction au travail virent au vert vif : 93 % des collaborateurs s’y sentent mieux (contre 84 % en moyenne et 64 % là où l’innovation n’est pas une priorité), 95 % sont fiers de leur société, 80 % se sentent écoutés et encouragés par leur supérieur, et 63 % constatent que ce dernier se mobilise pour concrétiser la suggestion.

 

Une envie de coopérer davantage

 

C’est donc tout bénéfice pour l’employeur qui a su mettre en place un processus abouti pour faire remonter les idées du terrain. En témoigne Google, qui favorise les échanges impromptus en ses murs et accorde 20 % de temps libre à ses salariés afin de pouvoir mûrir un projet estimé prometteur. La société fait rêver. Mais des groupes industriels comme Renault, Michelin, Siemens ou Solvay, et même des sociétés de services comme La Poste, n’ont pas attendu pour lancer et moderniser une démarche d’innovation participative en leurs murs.

 

Les PMI non plus ne sont pas en reste. Ainsi, Favi, une fonderie picarde spécialisée dans les pièces en alliages cuivreux qui sollicite depuis des années ouvriers, techniciens et ingénieurs pour améliorer ses produits. Avec succès. « Bien menée, la démarche est efficace, résume Cécile Merieau, consultante-chef de projets au pôle Opinion chez Inergie.

 

Elle rapporte du temps et de l’argent, et agit comme un levier de motivation tant auprès des collaborateurs, qui ont envie d’inventer et de coopérer davantage, que des managers qui se sentent stimulés ». D’autant plus qu’en tête du palmarès des progrès réalisés grâce à des suggestions venues de tous les étages, se trouvent les conditions de travail pour 41 % des sondés, devant la satisfaction des clients (38 %), la sécurité au travail (34 %) et la qualité (33 %).

 

Quatre points clés pour réussir

 

Toutefois pour gagner encore plus en efficacité, l’entreprise a intérêt à clarifier les règles du jeu. « Nous avons identifié quatre points clés dans le pilotage de la démarche qui aident à la réussir, souligne Cécile Merieau ».

 

1/ Demander l’impulsion au PDG, la ligne managériale jouant ensuite le rôle de relais. « Ce qui est intéressant en phase de lancement, c’est de donner un objectif chiffré à une équipe ou à un collaborateur, cinq idées par an par exemple, mais sur des axes pertinents, puis de le stipuler dans l’entretien annuel », précise la consultante chez Inergie.

 

2/ Expliquer le processus de remontée d’idées, tout en nommant un « correspondant innovation » dans chaque entité.

 

3/ Détailler quels sont les critères de sélection, dans quels délais, et les conditions de mise en œuvre afin que l’idée ne se perde pas dans les sables. Ce qui serait décourageant.

 

4/ Valoriser l’auteur de l’idée retenue. Là-dessus, les entreprises ont fait des progrès en cinq ans. Car les outils ne manquent pas, de la prime en « cash » au voyage offert, en passant par les mises à l’honneur dans le journal interne ou lors de « trophées de l’innovation » qui couronnent les meilleures idées.

 

« Mais ce qui compte le plus pour le contributeur, souligne Cécile Merieau, c’est la reconnaissance de ses pairs ».

 

(1) Etude menée en septembre et octobre 2011 auprès de 1226 salariés de toutes catégories dans 11 entreprises ayant lancé une démarche d’innovation participative. Consultable sur deux sites : www.inergie.com et www.innovacteurs.asso.fr

  
Marie-Madeleine Sève 
 ouestfrance-emploiCom
 
 
 

Publié dans EFFICACITE COMMERCIALE

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